
Et si on faisait de l’éco-volontariat cet été ? Nous voilà à bord du voilier d’Expédition MED ! Nous avons réalisé des prélèvements à la surface de l’eau en Méditerranée afin d’étudier l’impact du plastique sur les éco-systèmes marins. Et c’est pas joli joli !
Cette année, afin d’intégrer notre démarche écolo à nos vacances, nous sommes partis une semaine en éco-volontariat !
Mais c’est quoi au juste être éco-volontaire? Rassurez-vous, on s’est posé la même question 🙂 Eh bien en tant qu’éco-volontaires, nous aidons bénévolement un projet lié à la préservation de l’environnement et de la biodiversité. Quoi de mieux pour s’engager pendant les vacances ?

Nous nous sommes donc tournés vers Expédition MED, une association qui étudie les problèmes liés au plastique en mer. Pendant une semaine sur un voilier, nous avons assisté une équipe de scientifiques sur des prélèvements en mer Méditerranée, de l’embouchure du Rhône jusqu’à Marseille !
On vous raconte tout ça ?
L’association Expédition MED
Expédition MED, sous-titrée “Stop plastic in the sea”, est une association à but non-lucratif fondée il y a une dizaine d’année. Elle mène régulièrement des actions de sensibilisation ainsi que des recherches scientifiques autour de la pollution plastique en mer, notamment en Méditerranée (MED signifie Méditerranée En Danger 😛 ).

Chaque été, l’association organise une expédition scientifique de plusieurs semaines afin d’analyser les déchets plastiques en Méditerranée. Ces recherches, menées en partenariat avec des laboratoires européens, aboutissent à des publications sur le comportement et l’impact du plastique en mer !
Cette aventure réunit sur un même bateau des bénévoles venant d’horizons différentes: des marins, des scientifiques mais également des éco-volontaires qui souhaitent donner un coup de main ! Tous prennent part à la vie du bateau, ainsi qu’aux prélèvements scientifiques.
Un peu de contexte…
Les mers, océans et fleuves sont remplis de plastiques qui remontent la chaîne alimentaire. C’est pas nouveau…
A ce titre, vous ne le savez peut-être pas : la Méditerranée est la mer la plus polluée en plastique du monde. Le Nil déverse la majorité du plastique, mais la France contribue également à cette pollution via le Rhône qui se déverse à côté de Marseille !

Cependant, les scientifiques ne comprennent pas encore totalement les impacts du plastique sur les écosystèmes marins.
Les biologistes Linda Amaral-Zettler et Erik Zettler ont toutefois découverts que les déchets plastiques en mer sont d’excellents nids à bactéries ! Ces micro-organismes se sentent à l’aise sur ces déchets qui les abritent et qui leur fournissent de la nourriture à mesure qu’ils naviguent sur l’eau tel un radeau.
Il suffit de seulement quelques heures pour qu’un déchet soit colonisé par des communautés microbiennes potentiellement pathogènes pour la faune marine et … pour nous. Ce phénomène appelé “Plastisphère” a de quoi inquiéter.

On y aurait notamment retrouvé des bactéries du genre Vibrio responsables de maladies gastro-intestinales chez les poissons. Histoire de vous rassurer un peu plus: sachez qu’une bactérie du genre Vibrio est responsable du choléra chez l’Homme !
Afin d’en savoir plus, Expédition MED s’est associée avec les laboratoires UMONS (Belgique) et NIOZ (Pays-Bas) pour prélever des déchets plastiques en mer et analyser les communautés bactériennes qui s’y trouvent !
C’est parti pour l’aventure !
C’est à bord du Free Soul, voilier de 17 mètres, que s’est déroulée l’expédition de 2019. Du 15 juillet au 9 août, son équipage a effectué des prélèvements sur la côte Méditerranéenne française, entre St Laurent du Var et l’embouchure du Rhône.

Nous avons rejoint l’aventure le 3 août à Port Saint Louis du Rhône. Cette ville portuaire située à l’embouchure du Rhône ne brillait pas vraiment par son absence de déchets plastique ! De quoi donner le ton pour la semaine…

A bord, nous avons été accueillis par Giulio Cesare (Oui oui, Jules César !) le capitaine du Free Soul, Pauline la cuistot, et Tosca, Laura et Jeremy, les scientifiques.
Nous étions 5 éco-volontaires ainsi qu’un service civique, tous d’horizons et d’âges différents !

En une semaine, nous avons effectué une bonne dizaine de prélèvements: dans le Rhône, dans la baie de Marseille ainsi qu’au large !
En tout, l’expédition a généré plus de trente échantillons qui seront très bientôt exploités par les chercheurs.
Comment se passe un prélèvement ?
Les prélèvements en mer se font avec un filet Manta (qui tire son nom de la raie manta). Il est mis à l’eau pendant une demi-heure et récolte tout ce qui se trouve à la surface de l’eau: des algues, des feuilles mais aussi … du plastique !
Petite anecdote : à partir du moment où on commence un prélèvement, plus le droit d’aller aux toilettes ! Comme elles sont directement reliées à la mer, on ne veut pas que nos petits besoins se retrouvent dans le prélèvement 😛

En tant qu’éco-volontaires, nous avons participé à 3 postes :
- descendre et remonter le filet, ainsi que relever les données océanographiques comme la salinité, le pH et le taux d’oxygène de l’eau de mer à l’aide d’un capteur. Ces valeurs permettront de mieux comprendre les conditions dans lesquelles se développent les bactéries.

- la microbiologie, qui consiste à préparer les échantillons pour les laboratoires : les bouts de plastique retrouvés dans le Manta, mais également des échantillons de l’eau de mer. Comme les prélèvements vont être analysés en laboratoire, la préparation de ces échantillons se faisait le plus possible dans des conditions stériles (pas si simple sur un bateau 😉 ) .


- la prise de note, qui est très importante car on recense toutes les données du prélèvement. Le scribe doit également prendre en photo les échantillons retrouvés !

Sur chaque poste, nous avons travaillé en binôme : un membre de l’équipe scientifique et un éco-volontaire. Même si nous n’y connaissions rien, les scientifiques ont pris le temps de nous expliquer chaque étape afin qu’on puisse prendre part aux manipulations ! Aucun pré-requis n’était nécessaire 🙂
La pêche était bonne ?
A chaque récupération du Manta, c’est la surprise : le filet a-t-il capturé du plastique ? et en quelle quantité surtout !
Etonnement, la plupart de nos prélèvements ne contenaient qu’un ou deux fragments de plastiques, souvent de la famille des microplastiques (moins de 5 mm).
Mais il y a eu des exceptions ! Notamment dans la baie de Marseille, malheureusement… Nous avons récolté parfois plus de 10 bouts de plastique de plus d’un centimètre dans un seul prélèvement !
Pour vous donner une idée, voilà quelques photos :






Rien qu’en passant dans la baie de Marseille, on a pu rencontrer un gobelet en plastique, un paquet de chips et une barquette alimentaire flotter à la surface de l’eau ! Pour la barquette, nous sommes même partis à la pêche avec notre épuisette 😉

En plus de ces déchets visibles à l’œil nu, les laboratoires trouvent régulièrement des morceaux microscopiques dans les échantillons envoyés ! Donc ce n’est pas parce qu’on ne voit rien qu’il n’y a rien !
On vous rassure, il y a encore des poissons en mer ! Nous avons eu l’occasion d’en voir lors de nos plongées improvisées dans les calanques entre deux prélèvements 🙂 Mais il est triste de voir autant de pollution autour des zones de baignade.
La vie à bord !
A 11 personnes sur un bateau, il faut savoir s’organiser ! Tout le monde participait au bon déroulement de la semaine et nous étions ravis d’aider à la vie du bateau (les fameux quarts de vaisselle entre autres !).


Mais en dehors des quelques prélèvements par jour qui nécessitent un peu d’implication, c’était quartier libre ! De quoi se sentir en vacances 🙂
Les navigations et prélèvements dépendaient de la météo et de l’état de la mer, mais nous avons été plutôt chanceux 😀

Qui dit navire dit ressources limitées ! Il nous a fallu faire attention à notre consommation d’eau douce, de gaz et de nourriture. Mention spéciale à Pauline et Laura qui nous ont régalés d’une cuisine quasi zéro-déchet et de pâtisseries réalisées avec les moyens du bord !
Même si nous étions parfois un peu à l’étroit, la bonne ambiance était toujours au rendez-vous ! Nous avons rapidement appris à nous connaître et chacun apportait sa personnalité à l’équipage 🙂

Pour résumer : rigolades, super soirées, détente, petits ploufs dans l’eau, de supers paysages, … Une vie à bord bien remplie et une semaine inoubliable !


On recommande vivement !
Notre première expérience en éco-volontariat a été une agréable surprise ! Ce fut une excellente manière de s’engager pendant les vacances. Nous avons pu voir de nos propres yeux la pollution plastique en mer, qui choque beaucoup plus en vrai qu’en photo. De plus, en participant activement aux prélèvements, nous avons pu découvrir l’envers du décor des publications scientifiques.
Nous avons également rencontré des personnes très ouvertes et aussi soucieuses de l’environnement que nous. C’était ainsi une super semaine pleine de nouvelles connaissances, de rigolades et de joie !


Nous ne pouvons que recommander de partir en mer avec Expédition MED ou de participer à tout autre type d’éco-volontariat 🙂 Cette expérience nous a confirmé que le recyclage du plastique n’est pas une solution et qu’il faut vite y trouver des alternatives dans notre quotidien.
Si vous voulez en savoir plus sur les travaux d’Expédition MED, l’association organise une exposition de sensibilisation qui tourne un peu partout en France. N’hésitez pas à aller y faire un tour et à les suivre sur Facebook !
N’oubliez pas de partager cet article autour de vous 😀
Bonjour,
Mais c’est génial comme initiative !!! Je découvre Expedition Med
Je suis plongeur et effectivement je suis effaré , scandalisé par ce que l’on retrouve en mer .
Le pire a été à Bali avec plongée de nuit dans les plastiques juste à côté d’une réserve naturelle . Ou en Thailande ….Ou pire les plastiques du fleuve Irrawaddy qui déverse tout cela dans le Golfe du Bengale … Merci de me donner des informations pour participer à vos projets
Frédéric
Frederic
Il y aura très vite une autre façon de faire bouger les choses avec l’association A3ER mettant en place un bateau « éboueur » sur la méditerranée cata de 23 m de long 10 m de large capable de récupérer les déchets flottants et coulés avec l’appui de bénévoles ayant des capacités diverses et faire partager ses compétences pour une action efficace pour vaincre la pollution en méditerranée